Préservation de Schiermonnikoog

Témoin depuis l’enfance de la beauté de l’île de Schiermonnikoog, et sensible à son bon développement, j’ai à cœur d’entreprendre un projet de préservation de celle-ci.

Schiermonnikoog est l’une des cinq îles de la Mer de Wadden, située au nord des Pays-Bas. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 2014, elle est reconnue par l’autorité néerlandaise comme parc national depuis 1989. Sa superficie de 4 000 ha compte environ 950 habitants. Ses paysages offrent une alternance entre des forêts, dunes, plages, marais et lacs, qui abritent des centaines d’espèces animales et végétales. L’île est également dotée de la plus grande plage d’Europe, mesurant 18km de long. Ce cadre de nature exceptionnel attire, chaque année, plus de 300 000 touristes. Bien que seuls les vélos des visiteurs y soient autorisés, leur nombre engendre de nombreux enjeux environnementaux. Dès lors, il est primordial d’instaurer des mesures préventives et réparatrices envers la faune et la flore de Schiermonnikoog.

Les mesures envisageables sont nombreuses. Ici, vous lirez ici trois propositions dont le caractère me semble particulièrement prioritaire.

Premièrement, l’augmentation du nombre de touristes arrivant à bord de bateaux privés met indéniablement en péril l’écosystème marin. Leurs allées et venues endommagent considérablement la faune et la flore marine, compte-tenu de leur contact avec les eaux non-profondes, qui modifie l’habitat naturel de centaines espèces de crabes, moules et phoques. Je préconise d’autoriser seulement les bateaux de catégories C (à proximité de la côte) et D (en eaux protégées), de façon à réduire les tonnages tolérés, et à diminuer au maximum les nuisances sonores des moteurs. Cela doit s’accompagner de recherches sur les dégâts causés à ces espaces, afin d’entreprendre leur restauration. Cette action pourrait être menée par l’association Natuurmonumenten, pour un coût d’environ 10 000 €.

Ensuite, le déclin majeur des espèces végétales et animales, entraîné par les comportements irrespectueux des touristes, doit amener à repenser leur accès à l’île.  Leur passage dans les dunes et les marais, en particulier, empiète sur les milieux de vie des phoques et de certains oiseaux. Il est nécessaire de protéger ces espaces, en respectant les périodes de reproduction. Il s’agirait dans un premier temps d’interdire les excursions d’observation de phoques de début janvier à fin février. Consciente des enjeux économiques que représente le tourisme pour la région, cette diminution d’excursions sur la plage peut être facilement palliée par des activités de découvertes des oiseaux qui, eux, entament leur nidification en mars. Le coût de la mise en place de barrières restrictives reviendrait à environ 4 000 €.

Finalement, une troisième proposition concernerait la pollution lumineuse, responsable de la perturbation du comportement des animaux et de leurs fonctions physiologiques et métaboliques. Schiermonnikoog est réputée pour être la commune la moins lumineuse du pays. Cet atout est toutefois mis en péril par l’accroissement du tourisme. Je préconiserai que les lampadaires ne soient allumés que de 18h à minuit d’octobre à mars, et de 22h à minuit d’avril à septembre. En outre, des ampoules à vapeur de sodium, qui ont un faible impact sur l’environnement, seraient préférables aux LEDs qui émettent une forte dispersion de lumière dans l’atmosphère. L’achat d’un luminaire coûte environ 150 €. Admettons que l’île en compte 2 000, leur renouvellement nécessiterait un financement de 300 000 €, auquel on ajoutera 5 000 € pour l’installation. Ce paiement, échelonné, reviendrait à une dépense de 61 000 € par an sur 5 ans.

Ces trois mesures doivent participer à la restauration de l’équilibre de la faune et la flore à Schiermonnikoog. La situation est alarmante : elle impacte, en réalité, de nombreuses espèces d’oiseaux migratoires du continent. La préservation de l’île se joue donc, résolument, à l’échelle européenne.

Charlotte Hoizey-Oud.